Le nom de Creysse provient de celui de son ruisseau : le Cacrey. Sortant d’une résurgence située à 3km en amont du village, il fit marcher un moulin fortifié dès le Moyen-Age. Le Cacrey, issu du Latin Crescere, signifie « ruisseau qui sort du rocher ».
Situé sur la rive droite de la Dordogne, Creysse est chargé d'histoire. L’importance de la situation géographique de Creysse se développa au cours du Moyen-Age car le bourg se situait sur lechemin royal du pèlerinage pour Rocamadour. Nombreux furent les personnages illustres qui traversèrent ici la Dordogne. En 1404, le chef batelier avait 10 aides sous ses ordres et pendant la Semaine Sainte il fit passer la Dordogne à4000 pèlerins; c’est dire l’importance du port et son péage.
Malgré tout, lechâteau de Creyssetomba aux mains des anglais qui l’occupèrent pendant plus de 40 ans.
L’originalité du village provient surtout de son église du XIIe, autrefois la chapelle du château qui appartenait des vicomtes de Turenne. Ses deux absides jumelées, accolées l’une à l’autre, sont en effet infiniment rares et leseul exemple en France. La chapelle a été agrandie au XVIIe siècle et sonorientation en fut désaxée : de Ouest-Est, elle devint Sud-Nord afin de recevoir un plus grand nombre de fidèles.
C'est un bourg actif, constitué d'exploitations agricoles dont la vocation essentielle est tournée vers l'élevage de l'oie et la culture de produits comme la noix, les noisettes, les melons, maïs et tournesols. Le Pôle Interrégional Sud-Ouest de recherche et d'expérimentation nucicole se situe à l'extérieur du village. Cette station d’expérimentation professionnelle a été créée afin de mettre en place une expérimentation grandeur réelle de la culture du noyer au cœur de la zone de production traditionnelle.
En été la halle se transforme en lieu du "marché des producteurs" chaque mardi soir et en août la fête de Creysse attire beaucoup de riverains et de visiteurs pendant trois jours de festivités culminant au feu d'artifice.
Le port de Creysse, bien situé à la sortie d’un large méandre de la rivière, est formé d'un ensemble de quatre passages rapprochés sur la Dordogne, et est privilégié par les moines de Tulle à partir du XIIe siècle. En effet pour éviter les encombrements aux bacs de passage, on a multiplié les voies d’accès, ce qui souligne l’importance du trafic à partir du XIIe siècle au temps du pèlerinage de Rocamadour. Ce trafic est devenu de plus en plus intense, et le port continue à être utilisé de 1251 à 1448 par la famille Pons durant le partage de la Vicomté.
Port vieil (ou Trayutz) et Port Lavessière étaient plutôt destinés à la traversée pour marchands, riverains, pèlerins et soldats. Le mot traytutz, du latin trajectus = traversée, montre l’ancienneté de ce port. Les Vicomtes de Turenne gardaient le Port Vieil et tirent profit du passage par l’intermédiaire de leurs viguiers, des hommes de loi qui rendaient la justice au nom de leur seigneur.
Le sel venant de l'Atlantique sur la rivière Dordogne arrivait par les ports de Creysse et de Meyronne. C’est là que les outres ou les sacs étaient déchargés vers Rocamadour, qui dépendait des abbayes de Tulle et d’Obazine qui possédaient des salines dans l’île d’Oléron. Le sel était stocké à Creysse dans la Tour de Cosnac, propriété des Vidal de Martel. Située non loin de l’église actuelle, elle en impose encore par sa prestance.
Au coeur du village se trouve L'Auberge de L'Ile : hôtel, brasserie et restaurant, ouvert avril - octobre.