Une des sous-préfectures du département du Lot, la ville de Gourdon se situe à l'ouest du département entre le causse de Gramat et le Périgord, dans une région sablonneuse nommée la Bouriane. Elle compte environ 4000 habitants.
L'éperon rocheux qui constitue la butte de Gourdon domine le pays environnant à plus de vingt kilomètres à la ronde. Elle possède un abri et une grotte, occupés au Magdalénien. Des haches en pierres polies ont été retrouvées il y a une cinquantaine d'années. La région de Gourdon était déjà occupée par les hommes préhistoriques du Paléolithique supérieur (il y a 25 000 ans). Le site devint au Moyen Âge un castrum, bâti sur un éperon, avec château fort et remparts circulaires. Elle a porté le donjon ou dominium d'une des plus puissantes familles féodales du Quercy, les Fortaniers de Gourdon.
Les seigneurs de Gourdon sont mentionnés pour la première fois au IXe siècle dans une charte de 839. Un certain Odolric, d’origine wisigothe, en aurait été le seigneur et serait à l'origine de la puissante famille de Gourdon. Géraud III de Gourdon fut seigneur de Gourdon vers le Xe siècle. Un membre de cette famille, Bertrand de Gourdon, aurait tué Richard Cœur de Lion lors du siège de Châlus. En 1243, ses habitants s'émancipent en partie de la tutelle seigneuriale par l'octroi d'une charte de coutume. En 1244, la ville reçut une charte de coutumes et fut gouvernée par quatre consuls, confirmée par l'évêque de Cahors et le sénéchal du Quercy. Gourdon s'illustra durant la guerre de Cent Ans en étant un important centre de résistance aux Anglais, qui ont occupé la ville. Elle avait alors un château protégé d'épaisses murailles. Sous le règne de Charles VII, ce château fut démoli par les Anglais au moment de leur départ.
Des quatres portes médiévales, seule demeure l'authentique Porte de Majou du XIVe, qui ouvre sur le quartier des tisserands par la chapelle Notre-Dame du XVe et la rue du Majou, bordée de façades riches et variées de pierre jaune. Sur les arcatures du rez-de-chaussée qui remontent aux XIIIe et XIVe, les drapiers ont élevé de belles demeures, témoins des goûts de la Renaissance, de l'époque classique et même du XIXe.
L'église Saint-Pierrea été classé au titre des monuments historiques en 1906. L'édifice a été construite de 1304 à 1510 sur la base d'une ancienne église romane ruinée à la fin du XIIIe siècle. Elle domine la butte et la ville de Gourdon. Ses caractères dépouillés la rattachent à l'école gothique languedocienne. Sa nef et sa tour sud furent achevées par l'architecte médiéval Jean Deschamps. Elle était autrefois une dépendance de l'abbaye du Vigan.
Les moines hospitaliers ont inclus une chapelle dans l’enceinte de leur hôpital médiéval, devenu l’Oustal. Cet hôtel-Dieu installé au-delà des remparts avait pour vocation de soigner les indigents et les pèlerins. Cette chapelle a acquis une importance telle que le barri (faubourg) tout entier a vite été surnommé la Capelle. En 1902 l’église Saint-Siméon-les-Stylites, ou Saint-Siméon la Capelle, est reconstruite dans un style néoroman qui évoque ses origines médiévales, selon des proportions très harmonieuses. La confrérie des Pénitents blancs finance amplement ce chantier : un vitrail de la nef figure le patron de la ville de Gourdon, Saint-Jean-Baptiste bénissant un pénitent blanc. Pour ce programme des vitraux un maître verrier illustre, Gustave-Pierre Dagrand, intervient en 1903.
A nos jours, Gourdon possède une gare ferroviaire sur la ligne Brive - Montauban. Elle était aussi le terminus de l'ancienne ligne de Carsac - Gourdon.
À trois kilomètres de Gourdon se situent les grottes de Cougnac. Tout près de la ville mais sur le territoire de la commune de Payrignac, au bord de la route de Sarlat, les grottes de Cougnac, riches en concrétions, sont ouvertes au public. L'une est ornée de peintures préhistoriques d'époque gravetienne.